Demain
Aujourd’hui,
j’ai fendu du bois. Il y a aussi les haricots qu’il
a fallu motter, les poix qui réclamaient une treille,
et les dernières framboises à ramasser.
Au
midi j’ai nourri un ami. Nous avons échangé
sur la situation du monde, et bien vite l’amertume est
venue. Notre humour et notre cynisme n’ont pas réussi
à la dissoudre, ni le verre de vin partagé.
Alors pour faire quelque chose de nos mains, nous avons arraché
les derniers navets pour ensuite semer quelques lignes de
radis.
Seul
le soir venu, je suis allé marcher tout près.
Soudain,
les oreilles pointées d’un lièvre qui
m’observait.
J’ai
inspiré l’air, bien vite.
Le
lièvre s’est éloigné en bondissant.
Est-ce
qu’autrefois les choses étaient plus douces ?