The western family

On s’invente, on se complote, on s’évertue et on s’habitue à la survie, sans s’étonner des jours à la petite semaine, car du précaire et du guingois, on fait des lois ; on se divorce, on se bricole, on se brinquebale, on se recompose, on se décompose, on s’apprivoise, on s’entente, on se mésentente, on amène ses bouts d’histoires, ses enfants à soi, et un peu ceux des autres, ses fruits d’amours, ses pommes de discorde ; et on collabore, on cohabite, on s’auberge espagnole, on se garde partagée, parfois déglinguée, même si au fond on le sait, toujours les couples volent, s’envolent, supersoniquent, explosent, s’immolent, alors que la tradition claudique et que le mot « famille » bégaye ; « tout va à vau l’eau » dit grand-mère qui s’emmerdait ferme avec son mari, mais qu’est-ce qu’on se marre, mamy, à savoir qui est qui, « j’t’aime », « j’t’aime plus », et c’est normal, on aura jamais l’âge de nos parents ; on se serre, on se frôle, on se cajole, on s’amuse, on se dramatise, on aura chaud demain, quand on s’aimera, tu verras ; on s’attribuera une tribu, on fera son soi avec toi et moi, ensemble un clan, ouvert sur le levant, oui, ça pourra être beau.

 

 

 


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